Ceci est une histoire vraie : Laurence n’avait pas le Bac. Elle a obtenu un job d’été en accompagnement de personnes handicapées dans une Maison d’Accueil Spécialisée et elle y est restée. Puis, comme beaucoup de salariés dans le secteur médico-social, elle a pris de plus en plus de responsabilités.
Après un contrat de professionnalisation lui ayant permis d’avoir le titre de Moniteur Educateur, elle a progressivement occupé des fonctions d’Educateur Spécialisé, puis de chef d’équipe (poste qui n’existe pas dans la nomenclature officielle). Elle avait en charge deux équipes de 12 personnes et coordonnait les relations avec plusieurs institutions !
Bien entendu, elle suivait des formations d’adaptation au poste de travail pour s’outiller et pouvoir assurer un travail de qualité. Mais aucune formation diplômante, donc un salaire en-dessous de celui de ses collègues diplômés. Et comment partager dès lors l’identité professionnelle de ceux-ci, dans un secteur où la qualification joue un rôle si important ? De plus, Laurence avait le projet de devenir formatrice. Il lui fallait donc une reconnaissance officielle.
Une formation ? Cela supposait cinq ans d’attente pour qu’on lui finance un Congé individuel de formation (CIF). Restait la VAE (Validation des acquis de l’expérience). Elle s’est donc lancée dans l’aventure, en deux temps.
Elle a en effet choisi de viser en premier lieu le titre d’Educateur Spécialisé, puis le Caferuis qui s’adresse aux chefs de service.
Ce dont témoignent les travailleurs sociaux qui vivent une démarche de VAE, c’est que cela les aide énormément à réfléchir à leur pratique – et dans ces métiers en particulier, c’est ce qui donne du sens à l’action quotidienne, c’est un facteur essentiel d’efficacité et de performance ! Pour Laurence, cela l’a conduite à lire, à expérimenter de nouvelles pratiques. Elle a beaucoup appris, dit-elle.
Avant même d’obtenir son Caferuis – grâce à une formation complémentaire en gestion et finance -, elle a obtenu un poste de directrice adjointe d’un Institut Médico Pédagogique – et elle a renégocié avec succès son salaire dès le diplôme obtenu !
Remerciements à Sophie Huynen, du cabinet Sophie Huynen Conseil pour la rédaction de cet article.
